EDEM ET LE SLAM

Je suis Edem NTSUKPUI, poète-slameur originaire du Togo. Je suis né et j’ai grandi à Lomé. Adolescent, je rêvais de devenir footballeur professionnel. C’est compter sans la poésie. Elle m’a saisi à mes 18 ans : je venais de perdre son père.

En effet, lorsque mon père décède en septembre 2008 des suites d’une longue maladie, j’eus l’idée de lui consacrer un écrit biographique pour son oraison. L’écriture de ce texte m’ayant révélé mon talent à manier les mots, je décide de désormais consigner tout ce que la vie m’inspire.

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© Saranda Billaud Photography

Le Slam, c'est ma vie, je le vis, j'en suis ravi !

Après ce premier texte biographique consacré à mon regretté père, vont arriver d’autres, plus poétiques. Et un jour, j’écoute sur les ondes d’une radio urbaine de Lomé un texte dit a capela avec une rythmique particulière. Séduit par ce style de poésie scandée que j’écoutais pour la première fois, je me lance dans des recherches et découvre que cela s’appelle Slam

Je réalise alors qu’avec les textes écrits quelque temps auparavant, je pouvais en faire de même. J’entreprends dès lors un fort rapport avec cet art noble que je venais de découvrir. Au fil des semaines, sa passion n’a cessé de croitre en moi. Au point où, porté par cette passion, je grave sur le mur de ma chambre cette phrase : Le slam, c’est ma vie, je le vis, j’en suis ravi !

Des scènes ouvertes et ateliers d’écritures pour développer mon style...

Cet art poétique, oratoire et urbain qui me passionne tant, je le pratique pour la première fois devant un public lors de la première scène ouverte de slam tenue le 29 mars 2009 au Centre Culturel Français de Lomé.

Vont ensuite se créer d’autres scènes ouvertes qui, mensuelles, vont porter le mouvement slam à Lomé : La Crème du slam, Axis du slam, Dégnygban slam, Helm slam, Bissap Philo. Presque à chacune de leurs éditions, j’étais présent. Je développe par leur entremise, et aussi par l’entremise d’ateliers d’écriture auxquels je participais, un style alliant jeux de mots et métaphores. Par ce style, je me démarque lors de diverses compétitions de slam.

Je deviens même organisateur et animateur d’une scène mensuelle de slam : Le Jeu dit Jeudi, et d’un atelier d’écriture : La Magie des mots. Je crée aussi un concept d’ateliers d’écriture destiné aux élèves. Avec ce concept que je nomme Slam’à l’école, je parcours des établissements scolaires de Lomé pour initier les élèves à la pratique du slam.

Des scènes ouvertes aux festivals et compétitions internationales de slam…

Des ateliers d’écriture pour me forger un style, des scènes ouvertes pour parfaire ma diction et ma présence scénique, je passe aux compétitions et festivals internationaux de slam.

En avril 2016, face à onze autres slameurs de quatre pays, je remporte la finale de la zone Afrique de l’Ouest pour le championnat francophone de slam. Cette victoire me permet de représenter toute cette partie du continent au Mans. Je suis également invité à participer à des festivals de slam dans d’autres pays d’Afrique et d’Europe.

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© Saranda Billaud Photography

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Le spoken word pour plus de libérté…

Dans le but de permettre à mes textes de toucher plus de monde, je suis de ceux établissent un pont entre le slam originel, compétition de poésie urbaine, et le spoken word, style qui octroie plus de liberté : liberté́ de se faire accompagner musicalement, de faire des spectacles et de sortir des disques.

Je vis désormais à Bordeaux, et je continue de performer mes textes, de me produire en concert, et d’animer des ateliers d’écriture. Bref, d’être un de ces slameurs qui vivent pour que jamais le slam ne meure

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